Les concepteurs de sites internet ne sont pas (tous) des utilisateurs comme les autres

Je m’intéresse beaucoup au comportement des utilisateurs de sites internet. Au fil du temps, j’ai compris qu’il y avait bien peu de choses que l’on pouvait affirmer, certifier. Toutefois, nous autres utilisateurs nous rejoignons tous sur un point : lorsque nous cherchons à faire quelque chose, nous aimons y parvenir.

Ça a l’air tout bête, bien sûr. « C’est juste du bon sens ! », diront certains. Et pourtant, il existe un profil d’utilisateur qui a dû passer à côté de cette banalité : les concepteurs de sites internet. Attention, je ne parle pas uniquement de développeurs ou de webdesigners, je pense ici aux équipes entières chargées de réaliser des sites.

Parfois, le concepteur ne voit pas les choses comme nous

Voyons quelques exemples. L’utilisateur qui se rend pour la première fois sur le site de Rueducommerce (ou de LDLC, ou de…), et qui est agressé dès son arrivée par une splashpage aussi pénible qu’inutile, a l’impression de perdre son temps. Le concepteur, en revanche, est attiré par l’offre promotionnelle alléchante qu’on lui colle sous le nez.

L'élégante splashpage de Rueducommerce.com
L’élégante splashpage de Rueducommerce.com.

L’utilisateur qui arrive sur le site de Sarenza ferme la popup qu’on lui impose sans même regarder son contenu. Le concepteur, de son côté, est fier qu’on lui propose de devenir membre privilégié — comme à tous les autres visiteurs du site — et prend le temps de s’inscrire à la newsletter.

L'avantage du membre privilégié ? Recevoir 3 news par semaine. Chouette !
L’avantage du membre privilégié ? Recevoir 3 news par semaine. Chouette !

Une bannière publicitaire pour la gendarmerie sur le site de La Redoute ? Le concepteur salue un placement ambitieux, l’utilisateur se demande s’il existe un rapport entre le manteau qu’il venait chercher et ce gendarme qui lui sourit (et qui ne porte même pas de manteau.)

Soyez tranquilles, la gendarmerie veille.
Soyez tranquilles, la gendarmerie veille.

Promouvoir est plus important que vendre

Ces exemples mettent en avant un travers agaçant des concepteurs de site internet : la promotion. Partout où il y a de l’espace, le concepteur veut mettre en avant ses produits, ses animations commerciales, ses partenaires. Si la place manque, il en ajoutera (splashpage, popup…). Souvent gênante pour le visiteur, cette manie peut considérablement perturber l’expérience de l’utilisateur sur un site internet.

Démonstration avec Ookoodoo. Lorsqu’un utilisateur est invité à consulter une liste de naissance sur ce site internet, il arrive sur une page qui répertorie l’ensemble des articles que les futurs parents ont sélectionnés. Mais pas seulement : les premiers articles affichés, tout en haut de la page, sont les « suggestions de Ookoodoo » (c’est indiqué en petit). Le concepteur de site internet aime beaucoup cette idée de suggestion (et la commission qui va avec, sans doute). Les parents, en revanche, seront peut-être surpris de recevoir des cadeaux qui ne faisaient pas partie de leur liste, et les amis auront peut-être l’impression d’avoir été bernés.

Ookoodoo
Pourquoi acheter ce que votre ami vous conseille ? Voyez plutôt ce que le site vous propose.

Autre exemple : Pagesjaunes. L’utilisateur qui recherche une agence de voyage autour de mon village risque d’être surpris : le premier résultat l’envoie à Fleurbaix (à 34 km selon Google Maps, dans le département d’à côté) et le deuxième à Paris (à 230 km, cette fois). Il faut atteindre le troisième résultat pour obtenir une réponse rationnelle, à 3 km de la ville indiquée.

Dans ce dernier cas, ces résultats sponsorisés si appréciés du concepteur de sites internet ont une autre conséquence désagréable pour l’utilisateur : la carte des résultats de la recherche est particulièrement pénible à utiliser puisqu’elle affiche l’intégralité des résultats, c’est-à-dire des villes séparées de plus de 200 km.

Pages jaunes
Pourquoi ne pas vous rendre à une agence de voyage située à 200 km de chez vous ?

Le concepteur n’est pas seulement vénal, il est aussi fainéant

L’attrait du concepteur de site internet pour la promotion peut se comprendre. En revanche, comment expliquer le désintérêt de beaucoup de concepteurs pour leurs propres sites ? En s’y intéressant un peu, ils remarqueraient les problèmes que doivent surmonter les utilisateurs pour arriver à leurs fins.

Parfois, ce désintérêt est sans grande conséquence, comme par exemple cette page du site Sarenza qui offre aux utilisateurs la possibilité de trier les sacs par… pointure.

Sarenza
Votre sac, vous le voulez en quelle pointure ?

Parfois, il agace. Lorsqu’un utilisateur recherche des écrans « 24 pouces et plus » sur le site de Pixmania et qu’il trie les résultats par prix croissants, les premiers articles affichés sont des moniteurs de 19, 17 et 21,5 pouces.

Pixmania
Premier écran de la catégorie « 24 pouces et plus » : un BENQ 19 pouces.

Mais il ne s’agit pas toujours de bugs. Sur le site Open-du-web, chaque page qui s’ouvre est illustrée par une image et un titre (souvent peu lisible). Autrement dit, à chaque page, l’utilisateur doit scroller pour consulter le contenu qui l’intéresse. Pourquoi faire perdre leur temps aux utilisateurs qui veulent en savoir plus ?

Open du web
Alors, où et quand ?!

Ces problèmes ne touchent pas uniquement des sites internet, d’ailleurs. L’extension « delicious » pour Firefox, qui existe depuis des années maintenant, est presque inutilisable depuis de longs mois (voir les avis des utilisateurs sur le site de Mozilla). Que font les concepteurs ?

Les concepteurs conçoivent, et la caravane passe

Cet article cite de nombreux exemples. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour les réunir : à quelques exceptions près, j’ai simplement consulté différents sites populaires et j’ai attendu de tomber sur un couac. Au final, j’ai même récupéré beaucoup trop de matière ! Alors, je me demande : pourquoi les concepteurs de site internet n’en font-ils pas autant ? Ne serait-ce pas une bonne façon d’améliorer son site internet que de commencer par l’utiliser soi-même ?

Un petit mot au sujet de Voyages-sncf pour conclure. Pour la plupart des utilisateurs, il s’agit d’un site permettant de réserver des billets de train. Pour ses concepteurs, en revanche, le site propose bien plus que ça : billets d’avion, hôtels, séjours, etc. Le site a donc été conçu de façon à mettre en avant toutes ces choses que les utilisateurs ignorent… ce qui a logiquement diminué la place dédiée à la réservation de billets. La lourdeur et la complexité du site ont également souvent été critiquées.

Voyages SNCF
En rouge, les éléments qui ne m’intéressent pas.

Ces défauts, régulièrement remontés par les utilisateurs, ont eu une conséquence intéressante : l’arrivée d’un concurrent au site. Beaucoup de gens l’ignorent, mais Voyages-sncf n’est pas le seul site autorisé à vendre des billets de train ! Le site Capitaine train a ainsi exploité les défauts de son concurrent. Il est simple et clair, et il offre l’expérience que beaucoup d’utilisateurs recherchent en se rendant sur Voyages-sncf.

Capitaine Train
En rouge, les éléments qui ne m’intéressent pas. Bon O.K., il y a peut-être… les liens en haut à droite ?

Bonne nouvelle : certains concepteurs de sites internet sont donc des utilisateurs comme les autres !

21 commentaires sur cet article

  1. Eric, le mercredi 12 décembre 2012 à 09:08

    Le problème de cet article est qu’il commence par l’exemple qu’il ne fallait pas prendre. Chez CDiscount, ce ne sont pas les développeurs web qui s’occupent des publicités mais une équipe dédiée. Cette équipe fait des tests, analyse les résultats et en fonction de ce qui fonctionne ou pas, fait les ajustements nécessaires. Le résultat peut déplaire à certains mais fonctionne pour le plus grand nombre et c’est ça que recherche CDiscount.

    Peut être que l’auteur de cet article finalement n’est pas suffisamment passé du côté de l’utilisateur final qui est certainement différent pour chacun de ces sites.

    Soit dit en passant, je trouve aussi que le site de CDiscount est particulièrement môche… et le spash à l’arrivée est très désagréable.

  2. Eric, le mercredi 12 décembre 2012 à 09:10

    Par contre l’exemple des pointures sur les sacs est excellent. Il m’a bien fait rire.

    J’ai déjà rencontré le problème du classement des tailles d’écran sur d’autres sites de vente de matériel informatique. C’est vrai que c’est particulièrement agaçant.

  3. Naouak, le mercredi 12 décembre 2012 à 09:29

    A mon avis, une chose que ne prend pas en compte cet article c’est le ratio gain/frustration utilisateur.
    Il y a un subtile mélange á aporter entre la frustration que l’utilisateur est pret à supporter par rapport au gain qu’on en tire.

  4. Mikael, le mercredi 12 décembre 2012 à 09:32

    Bien que le fond de l’article (trop de promotions) soit intéressant, l’analyse est fausse.
    Je suis « concepteur de site web » comme tu le dis, et tout ces placements répondent à des analyses qui montrent qu’une majorité de personnes vont les utiliser. On ne place pas une promotion ou un interstitiel par envie ou parce qu’on veut embêter les gens, mais parce que des analyses comportementales (AB testing, surtout) montrent que ça marche.

    Après, je suis le premier à râler après une publicité ou un écran d’accueil trop grand, mais en tant que technophile, je sais que je ne suis pas Mme Michu devant son écran, et donc que j’ai une attente différente du quidam moyen.

    Après, pour les bugs (comme le tri sur pixmania) ou les vrais erreurs de ciblage (open-web) sont malheureusement inexcusables, je te l’accorde.

  5. DoubleVroar, le mercredi 12 décembre 2012 à 10:23

    Article intéressant. Juste, comme l’a précisé Eric plus haut, CDiscount marche du tonnerre juste grâce à ce « bordel ambiant », apparemment les gens achètent plus si ils doivent chercher car ils ont plus l’impression de tomber sur une affaire (renforcé par les « Plus que X exemplaires restants » et les « Stock épuisé ! »). Au final CDiscount réussi à reproduire l’ambiance d’une friperie ou d’un vide grenier, avec des gens qui passent sans savoir ce qu’ils veulent et repartent content avec un ou deux produits qu’ils seront heureux d’avoir déniché.

  6. Rémi, le mercredi 12 décembre 2012 à 10:41

    @Eric : L’article ne mentionne pas du tout CDiscount. Où est-ce que tu es allé chercher ça ? Je suis tout à fait d’accord avec toi que le bazar ambiant chez CDiscount fait parti de l’expérience ciblée (au même titre que chez Babou ou NOZ dans la vraie vie). Par contre, je doute que ce soit le cas chez Rueducommerce ou LDLC.

  7. hd-paradise.fr, le mercredi 12 décembre 2012 à 11:51

    Mouai je viens de faire un tour sur capitaine train et la 1er chose qu’il demande s’est de s’inscrire, du coup j’ai quitté le site… En tant qu’utilisateur je déteste me sentir obliger de m’inscrire .

  8. hd-paradise.fr, le mercredi 12 décembre 2012 à 12:51

    Sinon j’ajouterais, en plus de la promotion, le SEO car quand il y a de la place de libre bcp de SEO cherche a faire des remonter de liens pour soit disant sculpté le PR

  9. Eric, le mercredi 12 décembre 2012 à 14:19

    Oui effectivement je me suis trompé et j’ai écris CDiscount au lieu de Rue du commerce. Mais le principe est le même. Les splash et les pub sont bien réfléchis et il y a une émission qui est passée récemment (dimanche soir je crois) qui montrait bien que les gens de Rue du Commerce sont hyper réactifs au niveau des affichages et changent rapidement quand ça ne fonctionne pas ou pas assez. Et la personne qui s’occupait de ce genre de choses n’était pas du tout un développeur web.

  10. Nathalie, le mercredi 12 décembre 2012 à 16:40

    Des points oubliés (mais pouvait-on vraiment tout écrire d’un coup) qui peuvent expliquer ces erreurs de conception :
    – la solution choisie ne « sait pas faire »,
    ‑les dévs ne savent pas faire (ça arrive si leur background est du java pur jus et pur back),
    – ils ont conçu de telle façon que les demandes d’amélioration ou de modification ne sont pas possible. Bricoler l’usine à gaz devient un challenge compliqué qui n’aboutira qu’à un amas de retouches hétéroclites non fonctionnelles, mais bon c’est déjà ça hein ?
    – les choix des décideurs (« je veux mon bidule Flash en haut de page »), qu’importe si les tests utilisateurs démontrent que les utilisateurs n’en veulent pas,
    – les rushs de développement dus aux dits décideurs ci-dessus (« t’as 1 mois pour faire un truc qui en prend 4 »),
    – les directions qui veulent chacune L’EMPLACEMENT qui va bien, et bien sûr il y a 4 directions qui veulent toutes être en haut au milieu
    – les tests utilisateurs que tu peux jamais faire parce que y’a pas de budget, ceux-là même qui t’auraient de toute façon démontré des trucs que tu n’auras pas le temps, pas la possibilité, pas les moyens de changer sans casser la structure, le design, l’architecture de l’information, la solution technique, l’équipe…

  11. Nico, le mercredi 12 décembre 2012 à 16:58

    Je crois que ce qui me dérange, c’est le mot « concepteur ». Je verrai plutôt « décideur » à la place (dans le sens celui qui décide de faire ça : marketors, décidors, etc.).

    Car en tant que concepteur de sites, les exemples cités dans ton article me posent réellement problème, tout comme à un utilisateur :

    - me faire agresser par une pop-up, je ne supporte pas, encore moins si c’est pour me dire que je dois aimer le site sur Facebook (j’ai encore le droit d’aimer qui je veux et d’être libre de ce choix !)
    – un splash screen : aucun intérêt, je n’y regarde même pas
    – etc.

    Si en tant qu’utilisateur, ces points me font grimper le tensiomètre, je ne peux pas faire subir ce genre d’abomifreusetés quand je crée un site. Donc il est de ma responsabilité de tirer la sonnette d’alarme ou de travailler à bannir ces pratiques insupportables. En général, les clients écoutent, et on arrive à limiter la casse.

  12. charleslp, le mercredi 12 décembre 2012 à 16:59

    Merci pour tous vos commentaires !

    Une réponse globale pour bien situer ma position. À aucun moment je n’ai parlé de publicité ciblée ou d’opérations commerciales à l’intérieur du site. Je suis personnellement très réfractaire à ces pratiques : pour la publicité j’utilise Adbock (et un autocollant Stop pub, et la liste Robinson, et un enregistreur avec Time shifting, et…) donc je suis mal placé pour en parler ; les opérations commerciales ne m’intéressent pas, je suis l’exact opposé d’un consommateur compulsif.

    J’ai fait bien attention à ne pas aborder ces points, justement pour qu’on évite de me rétorquer « cause toujours, tout ça ça fonctionne, on en mettra que tu le veuilles ou non ». Bien sûr, la publicité fonctionne ; bien sûr, les animations commerciales attirent des clients.

    Ce sont d’autres points qui m’ont intéressé. La splashpage me fait perdre un temps précieux (sans parler du temps qu’il faut pour charger cette page + la suivante, un vrai bonheur sur une connexion 512k) ; la popup de newsletter m’empêche d’accéder aux produits qui m’intéressent. D’ailleurs, ça me rappelle une expérience sur spartoo : pendant plusieurs jours, une popup impossible à fermer imposait au visiteur de s’inscrire sur le site pour pouvoir le consulter. http://uxui.fr/2011/06/spartoo-defense-dentrer/

    Ces deux points perturbent particulièrement la navigation. C’est quand même un sacré manque de respect de la part des sites concernés : je prends le temps de visiter leur site, et voilà comment je suis accueilli ! Et encore, au moins ceux-là sont francs : Zalando ouvre une popunder après quelques clics, c’est vraiment super classe…

    « Oui, mais ça marche, alors cause toujours ! » Deux choses : ça marche… pour l’instant. C’est sûr, c’est beaucoup plus simple de coller un popup « inscris-toi à la news » que de la rendre tellement attractive que les gens viendront eux-mêmes s’y abonner (ça m’est arrivé une fois, il y a bien longtemps, et cette newsletter n’existe plus — indice : c’est l’entreprise qui vend l’ordinateur sur lequel je travaille). À long terme ça peut même être contre-productif (cf. Capitaine train). Sans compter que ça marche… pour 1 client sur 10 ? Sur 100 ? Emmerder 99 personnes sous prétexte qu’un mec va cliquer, je ne sais pas si c’est très rentable. Je sais, personne ne pense « long terme » sur internet…

    Mikael > c’est intéressant, tu dis je cite « On ne place pas une promotion ou un interstitiel par envie ou parce qu’on veut embêter les gens, mais parce que des analyses comportementales (AB testing, surtout) montrent que ça marche. »

    Quand tu dis « ça marche », tu penses « des gens ont cliqué », pas « des gens ont aimé qu’on leur colle un placard de pub sous les yeux ». Ce n’est pas comme ça qu’un concepteur devrait penser, à mon avis. On devrait plutôt chercher un moyen de satisfaire l’utilisateur.

    Même remarque pour Eric  » les gens de Rue du Commerce sont hyper réactifs au niveau des affichages et changent rapidement quand ça ne fonctionne pas ou pas assez ». Vous ne pensez pas à l’utilisateur là, vous pensez à vos bénéfices (à court terme).

    Attention : je ne dis surtout pas qu’il ne faut pas se préoccuper de faire tourner son affaire, ce serait totalement idiot. Je dis qu’il faut penser à l’utilisateur d’abord. C’est tout.

    HD-paradise > entièrement d’accord, je ne supporte pas d’être obligé de m’inscrire sur un site. (D’ailleurs quelques sites e‑commerce proposent de commander sans inscription.) Là je me suis inscrit pour tester parce qu’on m’en avait dit du bien, sinon je n’aurais pas été plus loin. Ils ont longtemps été en phase de test, c’est peut-être encore le cas ?

    Bonne remarque pour le SEO. Je n’ai pas d’exemple en tête mais certaines pratiques peuvent perturber l’expérience utilisateur.

    Nathalie > je n’ai pas oublié ces points (c’est le quotidien de tous les concepteurs que nous sommes…), j’ai délibérément choisi de ne pas en parler. La plupart du temps les concepteurs connaissent les raisons de ces erreurs ; ils en sont tous responsables à des degrés très divers. Seulement l’utilisateur, lui, il s’en fout, il veut juste un truc qui marche.

    (Et puisque tu parles de budget pour les tests utilisateurs, tu peux ajouter « les tests utilisateurs que l’on fait faire par des boîtes externes pour démontrer des choses que tout le monde sait depuis 10 ans », « les tests utilisateurs dont les résultats seront piétinés parce qu’ils ne plaisent pas à X ou à Y », etc. On croit souvent que les tests utilisateurs sont la réponse à tous les problèmes. C’est moins vrai si on choisit de ne pas en tenir compte…)

  13. Daniel, le mercredi 12 décembre 2012 à 17:36

    Je recommande d’aller écouter le patron de Netway en conférence.

    Ils font des tests neuroscience sur des users de sites web.

    Ainsi ils ont constaté qu’un site trop rationnel ne marche pas. Il faut à la fois s’adresser au cortex qui comprend mais aussi au cerveau reptilien qui agit inconsciement à des stimulus anestraux (couleurs, agression, etc…)

    Impossible à partir de déductions d’experts de deviner ce qu’il faut faire sans des outils d’observation médicaux…

  14. charleslp, le mercredi 12 décembre 2012 à 20:42

    Ce doit être très intéressant en effet (flupa ux days ?), mais ce n’est pas à la portée de tous. Les conférences sont visibles sur internet ?

    Cela étant ça ne me semble pas incompatible avec ce que je décris (à moins que par « agression » on entende nécessairement « page qui bloque la navigation »).

  15. Eric, le jeudi 13 décembre 2012 à 17:48

    Bonjour,

    J’ai lu cet article et ses commentaires avec intérêt, mais également avec un peu d’énervement étant donné l’argumentaire simpliste et convenu de certains contributeurs. On ne peut pas envisager des sites e‑commerce comme Voyages SNCF, Cdiscount ou Pixmania, sous le même angle que des sites de moindre importance, tant les enjeux sont différents. De la même façon, l’angle d’approche « Concepteur vs Utilisateurs » me semble ridicule tant ce n’est pas le débat. Je peux vous dire que les concepteurs, développeurs, webdesigners qui m’entourent au quotidien sont d’une grande compétence et sont avant tout des utilisateurs avertis et hautement conscients de l’importance de fournir aux clients/internautes une interface cohérente, facile à utiliser et répondant à leurs besoins. Après il est facile de trouver sur chacun des sites que vous citez un défaut, bug, incohérence. Nul n’est parfait.
    Je peux vous expliquez quelque chose que vous ne savez pas peut être : sur certains gros sites e‑commerce, d’autres marchands que l’enseigne, vendent des produits, chez Amazon celà s’appelle Marketplace, si ces marchands référencent incorrectement ces produits, ça peut avoir des conséquences sur les résultats des recherches.

    Après, je vois trop d’articles où on tire à boulet rouge dès que la moindre anomalie est constatée, mais curieusement pas autant d’article quand une nouvelle fonctionnalité ou une amélioration significative est apportée pour le confort de l’utilisateur. Je pense que cette approche positive serait largement plus intéressante. Pourquoi pas une présentation : bien / pas bien ?

    Vous constatez des anomalies ? Si vous voulez améliorer les sites que vous utilisez faites nous part de vos remarques nous en tenons compte dans tous les cas.

    Vous parlez également des publicités ou promotions qui vous semble de trop, peut être n’êtes vous pas la cible… Moi, je ne vois rien de mal à ce qu’on mette en avant une promo pour, allez au hasard, un aller-retour pour Londres à 88 euros pour une période limitée. Vous pouvez être sur que je vais être tenté de cliquer.

  16. charleslp, le jeudi 13 décembre 2012 à 21:50

    Je peux vous dire que les concepteurs, développeurs, webdesigners qui m’entourent au quotidien sont d’une grande compétence et sont avant tout des utilisateurs avertis et hautement conscients de l’importance de fournir aux clients/internautes une interface cohérente, facile à utiliser et répondant à leurs besoins. Après il est facile de trouver sur chacun des sites que vous citez un défaut, bug, incohérence. Nul n’est parfait.

    > S’ils sont si compétents, pourquoi trouve-t-on autant de soucis sur tant de sites ?
    Fichtre, un peu de second degré. Bien sûr qu’il existe des tas de concepteurs talentueux, heureusement.

    Je peux vous expliquez quelque chose que vous ne savez pas peut être : sur certains gros sites e‑commerce, d’autres marchands que l’enseigne, vendent des produits, chez Amazon celà s’appelle Marketplace, si ces marchands référencent incorrectement ces produits, ça peut avoir des conséquences sur les résultats des recherches.

    > Je me répète, mais : ça, c’est (encore) une phrase de concepteur. L’utilisateur s’en fiche complètement, de ces histoires de Marketplace. Lui il veut un produit, et le site sur lequel il se trouve ne lui propose pas le bon alors que sa démarche était correcte.

    Après, je vois trop d’articles où on tire à boulet rouge dès que la moindre anomalie est constatée, mais curieusement pas autant d’article quand une nouvelle fonctionnalité ou une amélioration significative est apportée pour le confort de l’utilisateur.

    > De mon côté je vois trop de commentaires où on tire à boulets rouges sur l’auteur d’un article, mais curieusement pas autant d’auteurs pour décrire leur propre vision… Plus sérieusement, c’est une bonne idée qui pourrait trouver sa place dans l’édition 2013 du site ; en attendant je choisis moi-même le sujet de ma note puisqu’on me l’a proposé.

    Vous constatez des anomalies ? Si vous voulez améliorer les sites que vous utilisez faites nous part de vos remarques nous en tenons compte dans tous les cas.

    > C’est l’un des objets de mon blog. Et bonne nouvelle, parfois ça marche (une personne de l’équipe de Boulanger était venue réagir à un de mes articles, et le site a été modifié plus tard) !

    Vous parlez également des publicités ou promotions qui vous semble de trop, peut être n’êtes vous pas la cible… Moi, je ne vois rien de mal à ce qu’on mette en avant une promo pour, allez au hasard, un aller-retour pour Londres à 88 euros pour une période limitée. Vous pouvez être sur que je vais être tenté de cliquer.

    > Je me répète, mais : je n’ai pas évoqué le sujet de la publicité ciblée.

  17. karl, le vendredi 14 décembre 2012 à 03:00

    « Vous parlez également des publicités ou promotions qui vous semble de trop, peut être n’êtes vous pas la cible… Moi, je ne vois rien de mal à ce qu’on mette en avant une promo pour, allez au hasard, un aller-retour pour Londres à 88 euros pour une période limitée. Vous pouvez être sur que je vais être tenté de cliquer. »

    Le fait que vous ne voyez rien de mal à ce qu’on vous impose une publicité n’invalide pas l’opposé. Le fait qu’un système réponde à votre tolérance ou même vos choix, c’est cool. L’enjeu n’est pas là. L’enjeu est celui du choix pour les gens à qui cela ne plait pas. :)

    La publicité ciblée est un de ses enjeux, car il n’y a pas de choix alternatif.

  18. Ilycite, le vendredi 14 décembre 2012 à 22:05

    Il y a un détail qu’il faut prendre en compte : un concepteur n’a pas la même vision de son site qu’un utilisateur. On ne peut pas faire un reset de sa mémoire pour voir qu’elle serait notre première impression en arrivant sur le site. Il est plus difficile de savoir ce qui n’est pas instinctif quand on sait où aller et comment chercher l’information qu’on veut trouver !

  19. Tanguy, le samedi 15 décembre 2012 à 19:10

    Bonjour,

    Merci pour cet article et surtout pour les commentaires qu’il suscite.
    Ayant la double casquette concepteur / vendeur, il m’apparait toujours difficile de trouver la bonne approche dans la mise en avant de ce que l’on souhaite comme concepteur et de ce que l’on attend comme commerçant, car les enjeux ne sont pas les même et surtout on essaye toujours de se mettre à la place du consommateur et .. on se plante presque tout le temps.
    Ce genre d’article permet toujours de se remettre en cause personnellement pour développer une analyse qui évolue rapidement en fonction des utilisateurs qui apprennent de plus en plus le fonctionnement d’Internet.
    Ce qui m’énerve le plus reste encore la personne qui vient nous voire pour développer une fonctionnalité qu’il a trouver ailleurs mais sans jamais se demander si cela serait cohérent avec son activité. Du genre, le pagepeel ou les flocons de neige à noël.
    Pour revenir sur la remontée des absurdité relevées sur le net, j’en ai fait une dernièrement concernant le site eveiletjeux.com qui propose un très bon système de liste cadeaux permettant à des personnes éloignées géographiquement de choisir des cadeaux adapté et rapidement. E soucis était que le gris utilisé pour les textes était tellement claire que ma mère n’arrivait même pas à les lire. Plutôt gênant pour une fonction qui doit surement être utilisée par beaucoup de grand-parents. Dommage que je n’ai pas été informé du suivi de cette correction.
    Et je ne parlerais pas des fois où je me suis gentiment fait insulté pour avoir essayé d’aidé ou conseillé gratuitement de gentils commerçants.

  20. Leto2, le dimanche 16 décembre 2012 à 20:29

    Merci pour cette note.

    Mon avis : il manque dans la liste un défaut majeur : pourquoi les sites sont-ils fait en vertical (portrait) alors que les écrans sont larges (paysage) désormais ? Sur un écran 43 on a des bandes blanches sur les côtés, sur un 16/9e on a une bande de texte au milieu. Et encore, souvent c’est une seule colonne pour le texte, le reste pour pub et navigation…

  21. Chris, le mercredi 19 décembre 2012 à 21:33

    Je suis d’accord avec la remarque de Nico.
    Mettre ça sur le dos des « concepteurs », « développeurs » et « webdesigners » est assez vexant car il n’y a que des marketeux pour créer des trucs pareils !!!