Cinq conseils pour gagner du temps et de l’argent si vous vendez un plugin WordPress

Qui ne rêve pas d’avoir un site aussi viral que Buzzfeed ? La recette du succès compte 2 ingrédients : du contenu qui plait à tout le monde (années 90, séries TV, lifestyle, …) mais surtout interactif, en particulier grâce à leur système de quiz.

Les quiz de Buzzfeed font partie des articles les plus partagés sur Facebook ! Et que dire de Playbuzz, LE site le plus partagé au monde sur Facebook en 2014 selon NewsWhip. Playbuzz ne publie qu’un seul type d’articles : des quiz.
Exemple de Playbuzz

Qu’à cela ne tienne ! En avril 2015, j’ai développé « WordPress Viral Quiz » : un plugin qui permet de créer soi-même de super quiz viraux sur son site WordPress. À ma grande surprise et sans jamais m’occuper du marketing, le plugin a généré 4000 € de chiffre d’affaire dès son second mois sur CodeCanyon, la place de marché de plugins WordPress la plus fréquentée.

Six mois après la mise en vente sur CodeCanyon, j’ai appris pas mal de choses que j’aurais bien aimé savoir dès le départ. Je ne suis pas un expert absolu du développement de plugin WordPress. Mais à mon petit niveau, j’espère vous donner quelques pistes pour vous lancer de la meilleure manière à votre tour. Voici donc 5 conseils qui pourront vous être utiles si vous vous lancez dans la vente de plugins WordPress.

1. Blinder le titre du produit de mot-clefs

Ça peut paraître bête, mais utiliser le mot-clef « WordPress » dans le titre de votre plugin donne un très gros coup de pouce pour se lancer.

La v1 du plugin s’appelait « WP Viral Quiz » et ressortait assez mal dans les résultats de recherche Google et CodeCanyon. Alors naïvement au bout d’un mois, j’ai renommé le plugin en « WordPress Viral Quiz » et magie : il a grimpé en première page de Google sur « WordPress quiz plugin », et s’est hissé en première position de la rubrique « WordPress » sur le mot-clef « quiz » de CodeCanyon.

Cela dit, il y a une balance à équilibrer : avoir un nom commercial qui claque ou avoir un nom un peu générique qui contient le mot-clef « WordPress ». À vous de voir ce qui vous importe le plus. Dans mon cas, j’espérais surtout que le plugin monte dans les moteurs de recherche sans trop me préoccuper du marketing. En ce sens, changer le titre a été une très bonne décision.

2. Page de vente = SEXY + SEO

Votre page de vente sur CodeCanyon, c’est l’un de trucs sur lequel vous passerez le plus de temps pour augmenter votre chiffre d’affaires. Quand on découvre que le HTML n’est pratiquement pas autorisé, on déprime un peu. La seule manière de faire une jolie page, c’est alors d’empiler des images pleines de texte en mode « site web des années 90 ». Alors on se fait une raison et on lance Photoshop.
Page landing du plugin
Petit conseil : n’hésitez pas à allez avoir ce que font les ténors de CodeCanyon en terme de mise en page. C’est très inspirant et ça aide à démarrer. Voici le plan de la page de vente que j’ai décidé de suivre pour ma part :

  1. Une intro « Besoin => solution » classique (« Vous avez besoin de + de trafic ? + de leads ? Utilisez WP Viral Quiz pour capter, fidéliser et engager vos visiteurs »).
  2. Présenter les fonctionnalités principales (celles que le prospect va vouloir absolument utiliser) + vos 2 ou 3 meilleurs gadgets pour qu’il s’émerveille un peu ;
  3. Puis présenter les fonctionnalités secondaires et les atouts de votre plugin : promettre un super support, des mises à jour fréquentes, une belle UX, etc. Ce sont des arguments évidents – personne ne va présenter un mauvais support ou une UX médiocre – mais cela dit, ça rassure beaucoup le lecteur.

Bon, vous avez toutes vos images truffées de texte, et vous avez passé un temps fou à optimiser leur poids au Ko près. Et là vous vous dites :

mais tout ça c’est affreux pour le SEO de ma page de vente ! :”(

Et oui ! Mais les autres vendeurs CodeCanyon ont trouvé la solution avant vous : écrire des tartines de texte que personne ne lira mais qui vont plaire à Google tout en bas de votre page de vente. Les « grands vendeurs » de CodeCanyon ont une quantité impressionnante de texte SEO sur leurs pages produits. Souvent des milliers de mots.

Pas toujours facile de blablater sur un petit plugin mais c’est un effort qui vaut vraiment le coup. Sans cela, Google boudera à vous référencer et c’est bien dommage, puisque l’on peut profiter au passage de l’aura bénéfique d’Envato qui pousse nos pages de vente dans les SERP.

3. Un outil de support efficace et la FAQ magique

Votre landing page est superbe. Votre plugin fonctionne. Vous faites vos premières ventes, vous encaissez vos premiers euros : champagne !

Mais vous déchantez vite lorsque vous recevez les premiers e‑mails de support qui s’accumulent du matin au soir, du lundi au dimanche. Il est très difficile de proposer un support efficace sans un bon gestionnaire de tickets. Oubliez le support par e‑mail, c’est un enfer.

Pour ma part, je me suis tourné vers Freshdesk. C’est l’une des rares solutions gratuites (tant que vous n’êtes pas plus de trois à l’utiliser pour le même produit). L’interface est sympa et intègre beaucoup de fonctionnalités qui vous feront gagner un temps précieux, comme les réponses automatisées.
Interface de Freshdesk
Après quelques semaines de support, vous remarquerez que 80% des questions clients tournent autour des mêmes sujets. C’est le bon moment pour créer votre FAQ (vous pouvez même l’héberger sur FreshDesk, qui offre une sorte de mini-site pour FAQ) ! Personnellement, j’ajoute une nouvelle réponse dans ma FAQ chaque fois qu’une question m’est posée plus de 4 fois.

Une fois votre FAQ en ligne, installez une réponse automatique par e‑mail lorsque les gens vous contactent en leur envoyant l’URL. Par exemple :

Bonjour,

Merci d’avoir acheté mon plugin ! Je vais répondre à votre question dès que possible mais je suis presque sûr que vous pourrez trouver la réponse dans la FAQ sans attendre : http://www.lien-vers-la-faq.com.

C’est drôle mais beaucoup de gens répondent à ce mail automatique en me disant « wow merci d’avoir répondu aussi vite, j’ai trouvé la réponse dans la FAQ merci ! ». Le principal, c’est qu’ils soient contents !

4. Politesse = best vendeur ever

Être efficace ne fait pas de vous LE super vendeur. 99 % des gens qui font du support sur CodeCanyon sont à peine polis. Pas de bonjour, pas de « merci d’avoir acheté chez moi », pas de « bonne journée ». C’est presque devenu la norme, les clients n’y font plus attention.

En étant gentil et poli, vous ferez très rapidement la différence. Face à deux plugins presque identiques, ne vous y trompez pas : les gens choisiront celui dont l’auteur semble le plus réactif et le plus agréable.

Capture d'écran d'une discussion
Un échange vraiment moche entre un client et un vendeur

Mais ce n’est pas tout. En étant convivial, vos clients vous accorderont facilement une bonne note sur CodeCanyon (les fameuses « 5 étoiles »). Ils seront aussi beaucoup plus indulgents face à un bug qui traîne ou une fonctionnalité manquante. Tout ça peut paraître bête, mais ça échappe à la majorité des vendeurs.

J’ai configuré Freshdesk pour que toutes mes premières prises de contact commencent par « Merci d’avoir acheté mon plugin ! ». D’autre part, tous mes messages se terminent par « Je reste à votre dispo si vous avez besoin d’autre chose. Passez une belle journée ! ».

Je ne veux pas vendre la peau de l’ours mais pour l’instant, les clients m’ont attribué 58 fois « 5 étoiles » et 7 fois « 4 étoiles », ce qui me semble vraiment chouette ! Aucune note en dessous.

5. Se protéger tout de suite contre les nulled script

Vous êtes content, votre plugin se vend de plus en plus. La rançon du succès ne se fera pas attendre : des versions piratées de votre code seront publiées partout sur le web, et disponibles très facilement via Google. C’est rageant.

C’est rageant, parce que vous risquez de passer du temps à faire du support à des gens qui n’ont rien payé ! Ne gâchez pas votre énergie avec eux, et insistez pour que vos clients vous communiquent leur clef de licence – générée automatiquement par Envato – lorsqu’ils demandent du support.

Recherche Google sur le nom du plugin
Les plugins très populaires sont piratés sur des MILLIERS de pages.

Il existe des petits scripts PHP qui permettent de vérifier une clef de licence Envato. Voici un petit snippet pratique que j’ai codé .

Pour revenir à Freshdesk (la solution pourrait être similaire avec d’autres gestionnaires de tickets) : j’ai ajouté un champ « Licence Key » au formulaire que les clients remplissent pour demander du support. Avec ça, j’ai greffé un widget au système de ticket qui vérifie (avec une requête Ajax) si le numéro de licence est valide ou non. Le code du widget est disponible ici.

En bref

Coder et vendre un plugin WordPress est une belle aventure pour un développeur ! Mais ne sous-estimez pas le support qui peut vous prendre très rapidement plusieurs heures par jour, même pour un petit plugin qui ne génère que dix ventes quotidiennes. C’est clairement la partie la moins drôle du contrat.

Heureusement, on peut faire de chouettes rencontres avec des utilisateurs des quatre coins du monde. Certains vous gonfleront par leur manque de savoir-vivre, d’autres vous émouvront par leur gentillesse ou leur loyauté.

Bonne chance !

5 commentaires sur cet article

  1. Philippe Gélas, le jeudi 10 décembre 2015 à 08:09

    Bonjour Stéphane, à mille lieux de ce que je fais dans mon travail de tous les jours, j’ai trouvé passionnant ce retour d’expérience que tu nous livres ici aujourd’hui. Thanks for sharing !

  2. Kevin Py, le jeudi 10 décembre 2015 à 09:01

    Je ne peut qu’acquisses à ces remarques. Moi même, ayant rencontré il y a quelques années un certain succès avec des thêmes WP sur Themeforest, je me suis heurté à une montagne, que l’on nomme « clients ». Certes, je faisait un paquet de ventes, mais cela fait de pair avec un support qui s’allonge. Je comprend l’intérêt de certains à vouloir embaucher une personne pour le support, mais je ne l’ai pas fait, croyant que j’étais invincible. On ne peut pas passer sa journée à améliorer son produit et répondre à tout le monde, cela devient un gros bordel en moins d’une semaine. Certes, une FAQ résout 90% des problèmes, mais certains ont de très mauvaises habitudes. Ils déploient en Prod direct, utilise 50 plugins (vrai!), … C’est un jeu à double tranchant, car on devient prisonnier de son produit. Et puis un jour, voyant que certains auteur ne faisait plus de mise à jour, j’ai décidé de ne plus en faire moi aussi, mais cela ne calme pas les clients, qui continue à affluer sur le support. J’ai donc pris la décision de retirer mes produits. Au moins, personne ne peut plus te suivre, et/ou te harceler.

    Peut être la rançon du succès. Sinon, encore merci pour ces conseils que l’on apprend à ses dépends, quand on devient un auteur qui marche.

  3. Stéphane, le jeudi 10 décembre 2015 à 11:48

    Hello @Philippe, merci pour ton commentaire ! Ça me fait très plaisir :D

    Salut @Kevin,

    Je te comprends puissance 1000. Certains jours, quand on reçoit 25 tickets de mecs hystériques et impolis, on a envie de tout plaquer. Puis on regarde les graphiques Envato, et on se dit qu’on est quand même bien payé pour faire ça, et qu’on crache un peu dans la soupe. Mais cela-dit, c’est aussi la philosophie d’un indépendant : ne pas être emprisonné du salariat, mais ne pas non plus s’emprisonner dans son travail d’indépendant avec des tâches ingrates. Bref, c’est un vrai cas de conscience.

    Exactement comme toi, j’ai cherché quelqu’un pour m’aider à développer. Puis je me suis souvent dit « à quoi bon, j’ai juste à me bouger les fesses ! ». En plus, trouver un bon développeur, c’est loin d’être évident.

    Bref, j’ai trouvé ton commentaire très touchant parce que tu as bien décrit l’ascenseur émotionnel qu’on peut ressentir dans ce genre de situation. Pour ma part, j’ai la chance de travailler avec mon amie qui a pris en charge la gestion des tickets avec brio. Il reste 10% de tickets très techniques qu’elle me laisse, mais faire ça à deux, ça change tout. C’est ce qui nous fera tenir le rythme sur la durée. J’espère.

    Merci encore pour ton message, ça fait du bien de lire tout ça venant de quelqu’un d’autre :)
    Bonne journée, Stéphane

  4. BenM, le jeudi 17 décembre 2015 à 09:43

    Merci beaucoup de partager ainsi ton expérience… et ton code !

  5. TOMHTML, le vendredi 1 janvier 2016 à 16:22

    Très, très bon article. Félicitations et bonne continuation !