À bas les Usages, vive les Pratiques !
Distinguer les usages des pratiques numériques, leurs relations avec les biens communs immatériels et leurs enjeux au sein d’une nouvelle économie de la contribution… ce sont des sujets auxquels on pourrait consacrer toute une vie. Mais c’est un peu plate, comme on dirait en Belle Province.
Laissez-moi plutôt vous raconter des histoires
Pierre retweet
Il était une fois un honnête jeune homme que tous appelaient Pierre depuis que ses heureux parents lui attribuèrent ce prénom. C’était un personnage curieux, bon vivant. Il aimait la cuisine, surtout quand on la faisait à sa place. Un soir de clair de lune à Maubeuge, lorsqu’il scrutait machinalement son flux Twitter, il vit un gazouillis intriguant : la recette d’un gâteau à la pâte d’azuki.
Tandis que son fureteur se mit en quatre pour afficher la page en un temps record, comme beaucoup de ses contemporains à l’attention fugace, Pierre n’aura pas consacré plus de 4,2 secondes à cette recette : « […] très simple à réaliser […] ». C’en était marre, Pierre retweeta.
Natasha aussi
Un peu plus tard, Natasha s’en alla faire un tour sur Twitter. Elle était éperdument amoureuse de notre ami Pierre et ne savait par quel moyen attirer son attention – la pauvre, comment pouvait-elle rivaliser, en ces temps où tant de marques et d’entreprises convoitaient ce précieux temps de cerveau disponible. Elle repéra le tweet, à l’instant retweeté par son ami.
Vous l’imaginez bien, le nom du retweeteur s’imprima dans son esprit comme du jus de cerise sur une facture pro-format. La pulsion, d’abord, poussa Natasha à consulter la recette. Elle n’y aura pas consacré davantage de temps que Pierre.
Néanmoins, ses intentions allèrent puiser dans son imaginaire, sa mémoire, pour créer une projection mentale, une fiction du désir. Autrement dit, ce gâteau, elle aurait beaucoup aimé le préparer pour son ami.
Dont acte. Pour le lui signifier, Natasha élabora une petite stratégie. Une stratégie cognitive presque inconsciente, ou plutôt pré-conditionnée par l’interface de Twitter (la médiation technique). Si elle avait répondu (avec le bouton reply), Pierre n’aurait pas été mentionné. Elle choisit donc de procéder à l’ancienne, avant l’apparition des boutons officiels.
Ainsi, Natasha s’est approprié la ressource, elle a pu écrire autour de sa lecture, construire son propre récit à partir du contenu d’origine. Son effort et son implication ont été plus important que chez Pierre (qui a utilisé le bouton retweet) ; ils supposent un petit savoir-faire supplémentaire.
« Lire, c’est créer peut-être à deux » disait Balzac ; Natasha vient d’en faire l’expérience (ou presque ; si toi aussi tu trouves la citation totalement hors-sujet, tape dans tes mains).
Hocine, papa poule
Soucieux du bonheur de sa fille, Hocine, un père un brin protecteur (et un peu escroc), pigea bien vite l’affaire… Sa petite Natasha n’avait rien d’une pâtissière (ni d’une pâtisserie, soit dit en passant). Pour sûr, elle n’aura pas même pris le temps d’examiner la liste des ingrédients. D’ailleurs, c’est quoi de la pâte d’azuki ?
Il consulta la page Web de la recette du fameux gâteau. Il y découvra que la pâte d’azuki se compose de petits haricots rouges, très populaires en Asie orientale. Il parcourut la page, puis par un lien hypertexte, trouva une recette de Tsubuan. Intrigué, il s’en remit à Wikipédia pour en apprendre davantage sur cet haricot et ses préparations.
Hocine adorait la cuisine, surtout quand il préparait tout lui-même. Dont acte.
Bon, on accélère, l’histoire se termine bien, le gâteau était bon, Pierre ouvra enfin son cœur à Natasha, ils vécurent longtemps, heureux et eurent de nombreux enfants, tout ça… c’est fait.
Mais notre bon père Hocine, il en a eu du fil à retordre ! Trouver des haricots azukis, par chez lui, c’est pas facile, autant souffler dans le cul d’un poney. Et puis, comme il était plutôt content du résultat, assez fier même, il a eu envie de partager le fruit de son labeur.
Il est fort, Hocine. Au travers de son court commentaire, on perçoit tout son investissement. Il a non seulement lu la recette, mais l’a réalisée. Hocine a développé son propre savoir(-faire). Plus encore, il a hacké la recette. Il y a ajouté un peu du sien, de son inspiration, de sa créativité. C’est l’essence même de la recette qu’il s’est appropriée. Enfin, le cœur sur la main, il a partagé ce (nouveau) savoir. Ainsi, il a contribué modestement à enrichir le bien commun.
Min Jeong et la sérendipité
Quand Hocine prépara le Tsubuan, le fond de l’air était chaud. Il avait laissé les fenêtres de la cuisine ouvertes, pour faire un courant d’air. Min Jeong se promenait, à quelques mètres de là, par le plus scandaleux des hasards. Elle était Coréenne mais avait quitté son pays par amour pour un occidental qu’elle avait épousé dix-sept années plutôt. Elle reconnu le fumet caractéristique de la cuisson des haricots azukis. Intriguée, elle en chercha l’origine et alla frapper à la porte de la maison la plus proche. Quelle fut sa surprise, quand un Arabe quadragénaire lui ouvrit la porte (le mélange des cultures, c’est quand même vachement chouette, se dit-elle).
Une fois chez elle, Min Jeong trouva la page Web dont Hocine lui avait parlé. Elle avait tant de chose à dire sur ces haricots. Sa mère les préparait à merveille. Comment avait-elle pu l’oublier ? Il était temps de reconstituer son héritage.
Deux ans plus tard, son activité de blogueuse s’était affirmée, tout en devenant une cuisinière chevronnée. Son blog regorgeait de recettes et d’astuces pour trouver des ingrédients équivalents pour les Coréens expatriés qui souhaitaient redécouvrir les trésors gastronomiques de leur culture.
Min Jeong s’est bel et bien inscrite dans une pratique, c’est-à-dire une progression. Tout comme un sportif s’entraînerait pour améliorer ses performances, elle a construit son propre récit. Ce dernier n’est plus pulsionnel, ni ponctuel ou achevé, comme chez Pierre ou Natasha ; c’est le récit d’une vie, inscrit dans la durée. Cette pratique est une continuité, une projection dans le futur, un livre ouvert dont la fin reste à jamais indéterminée. De fait, un billet en appelle un autre, chaque billet suscite son lot de commentaires, invite à découvrir d’autres blogs, etc.
Enfin, rappelons que – en tant que pratique – un billet de blog est également une contribution, une participation au pot commun de la connaissance. La blogosphère est peut-être l’œuvre collective la plus étonnante, la plus diversifiée et la plus libérée que l’humanité n’ait jamais créée. C’est aussi la plus humble de toutes : une simple somme de mots et de liens, pour une mise en réseau de nos pensées critiques.
De l’usage à la pratique
Pierre, Natasha, Hocine et Min Jeong sont des personnages fictifs. Ils n’ont existé que dans nos esprits. Pourtant, chacun d’entre-eux ont fait ce que des millions de gens font chaque jours. Ces quatre petites histoires de rien du tout sont notre quotidien. Nous évoluons tous tantôt dans l’usage (Pierre), tantôt dans la pratique (Min Jeong) ou dans l’infinité des nuances qui les séparent (Natasha et Hocine) ou les dépassent.
Or, nos usages et pratiques numériques sont à corréler à d’autres notions intéressantes, que j’introduis en proposant le schéma suivant.
Au fil de cet article, j’ai déjà parlé de pulsion et de désir. En référence à S. Freud, posons que l’énergie libidinale est la sublimation des pulsions en désir. La satisfaction systématique des pulsions épuiserait donc cette énergie en la court-circuitant. Pourtant, cette énergie serait nécessaire pour se projeter au-delà de notre condition animale (le désir serait le propre de l’Homme).
De même, fut abordée la notion de temporalité, mise en parallèle avec le pulsionnel et le désir (la pulsion est dans l’instant, le désir est l’investissement du lendemain). Nous pouvons également y observer le reflet de nos sociétés (H. Rosa, Accélération, une critique sociale du temps) et de nos économies (avec par exemple les Transactions à Haute Fréquence, au-delà du profit à court terme).
En revanche, j’ai seulement suggéré la prolétarisation et l’abstraction. J’emprunte ici la notion d’abstraction de K. McKenzie Wark (A hacker manifesto), que l’ont pourrait définir comme une intensification de l’esprit critique. Au contraire, la prolétarisation est une perte de savoir (une version un peu étendue de la prolétarisation de K. Marx).
Enfin, les biens communs de la connaissance ont un rôle majeur : ils sont le terreau sur lequel viennent fleurir les pratiques qui l’enrichissent en retour. Hocine a pu contribuer parce que la recette était publiée.
Rôle de la technique
C’est un fait, le numérique est aujourd’hui partie intégrante de nos vies, nous sommes en permanence connectés au réseau Internet, presque toutes nos données sont dans le cloud, etc. Et fort à propos, P. Aigrain (co-fondateur de la Quadrature du Net) explique que nous sommes souvent plus utilisés par nos logiciels que nous les utilisons nous-même. Dans le même esprit, L. Lessig (fondateur des licences Creative Commons) nous dit que les interdits juridiques sont moins contraignants pour les utilisateurs que les choix d’infrastructures logicielles.
Aussi, comme j’ai tenté de l’illustrer dans mes petites histoires, pour chacune de ces tendances, la technologie influe énormément. Reprenons l’exemple de Twitter. En ajoutant le bouton “retweet”, ils ont justement optimisé le taux de retweets. Ils ont réduit cette interaction à deux clics : nul besoin d’apprendre les syntaxes des twittos de la première heure. L’utilisation de la plateforme est désormais plus affordante, plus instinctive, plus pulsionnelle.
Mais quelle valeur accorder à un clic ? À un simple frémissement de doigt, presque nerveux ? Mais à partir de 1 000 ou 10 000 ? C’est donc une logique de masse qui prévaut. Chaque geste devient insignifiant. Nos vies sont statistiques, disait Staline. Une logique de masse et de monopole (sinon de totalitarisme).
Désormais, il me semble intéressant de mettre en perspective ces observations en inscrivant l’usage dans le modèle consumériste. C’est-à-dire, d’une part une industrie où les taux de productivité sont maximisés, et d’autre part une consommation de masse organisée par une jetabilité chronique et généralisée (innovation et obsolescence programmées selon B. Stiegler), et soutenue par la publicité, le marketing et les gate-keepers du modèle traditionnel (mass-media de la pensée unique) – ce que J.A. Schumpeter conceptualisait déjà comme Creative Destruction et dont P.P. Pasolini observa les effets sur la société Italienne.
Dès lors, il est facile de voir le Web comme un “remède” (la blogosphère) ou un “poison” (les jardins clos dont parle Tim Berners-Lee). Il s’agit donc d’être vigilant quant au pouvoir immense acquis par les algorithmes, conçus par des géants (Google, Amazon, Facebook, Apple, etc.) dont les impératifs de rentabilités orientent nécessairement leurs stratégies. Lesquelles sont aujourd’hui une réminiscence du système consumériste.
Que penser, notamment, de la robotisation de nos interactions sociales, déjà conçue par Google ? Après leurs simplifications (du commentaire de blog vers les boutons “like”), leurs automatisations. De là à faire le parallèle avec l’histoire de l’industrie automobile, il n’y a qu’un pas.
Ainsi, d’une certaine façon, nous sommes tous victime d’une forme de prolétarisation de l’esprit. Or, la critique de K. Marx et F. Engels à propos du modèle productiviste, c’est que cette même prolétarisation, en tant que perte de savoir, mène à une baisse tendancielle du taux de profit. C’est-à-dire une perte de richesse différée. Or, la seule vraie source de richesse, la possibilité d’une valeur ajoutée, elle se situe dans l’abstraction. L’abstraction, c’est le savoir créer.
Créer un lien, par exemple. Quand on copie/colle une URL, on y ajoute un libellé, un titre, une description ou une indication, un signe. Créer un lien suppose une appropriation, un travail de réécriture pour documenter le lien et le contenu ou service lié. La création d’un lien s’accompagne donc d’une intentionnalité, c’est-à-dire d’une conscience (je fais référence ici à E. Husserl).
En revanche, à l’extrême opposé, retweeter ou liker une page, c’est binaire : je retweet ou je ne fais rien ; je like ou je ne fais rien ; 1 ou 0 ; to be or not to be. Si l’intentionnalité du retweeteur existe encore, elle n’est plus retranscrite ; le contexte et la projection (l’avant et l’après souvenir) sont égarés – laissant place aux données indiquées avec l’Open Graph Protocol.
Notre rôle, nous autres artisans du Web
À présent, si l’on admet que le modèle actuel nous confronte à de sérieuses questions (économique, écologique, sociale, politique, culturelle…) peut-être devrions-nous envisager une alternative. Dans cette perspective, la pratique s’inscrirait dans un modèle basé sur la contribution des acteurs économiques, où chacun n’est plus un consommateur passif, mais participe et produit des richesses, des externalités positives. Et le Web ouvert est un maillon essentiel pour y parvenir.
Étant donnée que les médiations techniques jouent un rôle important, nous autres qui les concevons, possédons un pouvoir indéniable. À ce titre, il nous faut réfléchir aux nuances précédemment introduites, à leurs enjeux, pour orienter nos utilisateurs vers la pratique plus que vers l’usage.
Ainsi, par exemple, je me pose des questions, quant aux récentes optimisations opérées par l’excellente équipe “Expérience Utilisateur” de Mozilla sur l’interface de Firefox. La plupart du temps, plus nous simplifions, plus nous rendons les gens stupides. Plus nous simplifions, plus nous tuons la sérendipité. Plus nous simplifions, moins nous leur laissons la possibilité de progresser. La disparition du bouton RSS et des fonctionnalités avancées qui sont toujours plus difficile à trouver… autant de fonctionnalités qui faisaient de nous des praticiens et non plus des usagers. La mission de Mozilla est de faire Internet un lieu de créativité et de liberté. Avec un navigateur plus intelligent ou plus simple ? Je ne porte pas de critique, mais je pose la question.
Encore une fois, en simplifiant trop nos interfaces (souvent par pragmatisme), nous crétinisons nos utilisateurs. Nous les dépossédons du plus élémentaire savoir-faire numérique : créer des liens hypertextes.
Résultat, sur mobile, les gens préfèrent installer des applications natives, plus simples, plus cohérentes. Où sont les liens, dans ces applications ? C’est un retour en arrière de plusieurs décennies. Alors qu’on sortait péniblement de l’ère du minitel 2.0… et nous y retournons avec fougue !
Bien sûr, je ne veux pas dire que la simplicité est mauvaise. Je ne veux pas non plus renier ou cracher sur tout ce que font Google, Facebook, Pinterest, etc. Je souhaite simplement que nous adoptions une approche plus critique sur nos projets, afin d’inviter intelligemment nos utilisateurs à pratiquer et à participer, le plus souvent possible.
Vous ne savez pas comment faire ? Moi non plus. C’est un univers de possibilité, soyons créatifs.
Cela dit, pour commencer, continuons à faire du Web ouvert ! Continuons à proposer des flux RSS, continuons à faire des liens, continuons à ouvrir nos données, continuons à utiliser des solutions libres et ouvertes, continuons à respecter les standards libres, ouverts et inter-opérables, continuons à faire des projets collaboratifs.
Ensuite, invitons davantage au partage et moins à la diffusion de nos contenus (écrire un message n’a pas la même valeur qu’un simple clic).
Continuons de penser nos modèles d’affaire autour des pratiques et des interactions externes. Il est plus facile d’engager et de fidéliser un petit nombre de personne. Profitons d’eux, ce qu’ils créeront avec nous aura bien plus de valeur que 100 000 clics.
En gros, faisons lire, écrire et créer des liens ; posons des questions ouvertes. Tous les moyens seront bons.
5 commentaires sur cet article
Nicolas Steinmetz, le mardi 24 décembre 2013 à 12:20
Autant la première partie de l’histoire est agréable à lire ; autant le milieu est plus pénible dès lors que les termes deviennent complexes/abscons et les références nombreuses. C’est dommage car cela pollue le message je trouve. Du coup, j’ai un peu de mal à voir le fil conducteur menant à la conclusion :(
Abella, le mardi 24 décembre 2013 à 13:35
Bonjour,
Bravo. Analyse très intéressante :-)
D’accord avec Nicolas (qui m’a fait découvrir le texte). On commence par une petite illustration, puis sur le contrôle par les systèmes privés pour finir par le besoin d’un système ouvert. Mais le chemin aurait besoin d’être rebalisé.
Attention, Nicolas, si on simplifie, on va crétiniser le lecteur ;-)
Frédéric
Pierrick, le jeudi 26 décembre 2013 à 10:11
Excellent article pour clôturer l’édition 2013 !
bmenant, le jeudi 26 décembre 2013 à 23:21
@NicolasSteinmetz @Abella : Merci beaucoup pour vos très justes critiques. Pour ne rien vous cacher, j’ai eu beaucoup de peine pour écrire cet article (merci à Rémi pour ses relectures et sa patience).
Pour mon mémoire, toutes les notions mobilisées faisaient sens et s’imbriquaient comme les pièces d’un puzzle. Pour l’article, j’ai dû prendre des raccourcis, faire des impasses, tailler dans le gras et dans la viande. Chaque référence écartée me donnait la nausée. J’ai même hésité à éliminer la partie théorique, difficile à intégrer au récit.
Frédéric apporte un premier élément de réponse. Entendu que l’influence des médiations techniques est fondamentale, alors une technologie ouverte laissera davantage de libertés pour la vérifier (cf. les révélations de Snowden) et la modifier, pour une réelle démocratie Internet.
Opter pour une technologie ouverte et inter-opérable est essentielle pour préserver un écosystème florissant.
Est-ce suffisant ? Doutons-en (pour preuve, les boutons « RSS » ont disparu des principaux navigateurs libres dans leur configuration par défaut).
L’Éducation est également importante. Certains prônent jusqu’à l’apprentissage du code à l’école. Pour ma part, je pense que nous devrions éduquer à la pratique numérique après la lecture et l’écriture. Certains professeurs l’ont déjà expérimenté : http://odysseedln.overblog.com/2013/12/enseigner-communs
tetue, le vendredi 27 décembre 2013 à 15:00
Merci pour cette intéressante analyse sur nos usages et le partage de biens communs, que je partage en grande partie.
Attention cependant à ne pas condamner la simplicité et la facilité (des interfaces) comme cause de crétinisation (des utilisateurs). Car les causes sont autres : découragement (face à… la complexité justement), enfermement (dans des parcours marketés, fermés).
Une interface bien fichue n’a pas pour but d’annihiler le désir d’apprendre, mais au contraire, de l’accompagner. La simplicité est alors un préalable nécessaire, qui facilite les premiers pas et offre la liberté à chacun·e d’aller plus loin.
Ce n’est pas la simplification qui tue la sérendipité, la possibilité de découvrir, d’apprendre, d’expérimenter et développer sa propre pratique… mais la fermeture. Donc oui, d’accord avec toi : adoptons « une approche plus critique sur nos projets, afin d’inviter intelligemment nos utilisateurs à pratiquer et à participer, le plus souvent possible […] pour commencer, continuons à faire du Web ouvert ! » Et « Interfaçons ça rend moins con » comme dit Nicolas Guilhou : http://nicolas-guilhou.com/news/2012/11/07/Brulons_les-traitements_de_texte-embarques