On dit numérique et pas digital (bordel) !

Une petite histoire de langue, de formules magiques, de didactique et de militantisme.

Les templates, tu les utilises avec le package « vue » du framework. Si tu penses que le calcul risque d’être long, pense à faire un thread séparé, pourquoi pas avec le design pattern « active object ». Si tu commit quelque chose envoie-le moi sur Slack pour une review.

Avez-vous remarqué à quel point l’anglais s’est immiscé dans notre jargon professionnel ? template, commit, layout, thread, worker, tag, callback, sprint… difficile d’y échapper. Parfois j’ai presque envie d’en faire un buzzword bingo.

Je ne parle même pas du « digital » qu’on voit employé à toutes les sauces en lieu et place de « numérique ». Non, sérieusement, dites « numérique » quand même s’il vous plaît.

Je vous rassure cependant tout de suite, ce ne sera pas un article sur la défense de notre belle et riche langue française.

Je ne défends pas la langue française. Elle n’a pas besoin de moi et elle va très bien, merci pour elle. Elle vit. Elle importe des mots. J’utilise parking et clown. Elle en exporte d’autres, plus encore. Les états-uniens utilisent entrepreneur.

Hors jargon professionnel, les américains utilisent peut-être plus de mots d’origine française que nous de mots d’origine anglaise. Parfois les mots qu’on importe avaient même une origine française au départ. C’est dire combien un rejet n’a aucun sens.

Si un mot anglais est utile dans la discussion, so be it. Digital ? Numérique ? Que l’un soit français et l’autre anglais n’est pas le fond du problème.

Bref, je ne défends pas la langue française et pourtant je vais parler de traduire. Alors quoi ?

Il y a douze ans, en plus de certaines directives typographiques, mon éditeur m’a demandé de traduire en français tous les termes anglais. Je l’en remercie encore (coucou Muriel). J’ai compris en milieu de parcours : les mots ont un sens mais aussi une influence.

Notre jargon est souvent utilisé comme des formules magiques. Utiliser un terme à consonance anglophone est trop souvent un moyen d’oublier ce qu’il veut dire pour y attacher un sens semi-mystique. Les connotations que nous y apportons nous sont propres et n’aident même pas à faciliter les échanges internationaux. C’est dire la bêtise…

Exercice pratique : Demandez demain à quelques collègues de moins de trois ans d’expérience de définir à chaud trois des cinq termes suivants, à leur choix : template, framework, commit, thread et worker.

Ce ne sont pas des termes inconnus ou complexes. Ils les manipulent probablement toutes les semaines voire tous les jours. Et pourtant…

Je n’utilise pas un template mais un gabarit de page, pas un framework mais un cadre de travail logiciel. Et mine de rien, d’un coup, les choses deviennent plus claires, plus terre à terre.

Si les débutants sont les plus forts utilisateurs de jargon anglais, ce n’est pas qu’ils sont plus modernes. C’est qu’ils ont moins de recul pour rattacher ce qu’ils manipulent au sens concret et simple qu’il y a derrière : aidons-les, aidons-nous.

Et quand mon interlocuteur me répond que non, il n’utilise pas un simple fil d’exécution mais qu’il utilise un thread parce que c’est plus adapté, c’est immédiatement révélateur d’un problème de compréhension profond.

Si j’y tiens encore plus aujourd’hui, c’est après avoir lu plusieurs articles féministes. Merci à ces autrices de m’avoir fait comprendre que la langue ne se contente pas de traduire nos pensées : elle les forme et les influence aussi.

À utiliser digital, non seulement je ne profite pas du sens connu et concret de l’équivalent français numérique, mais je participe en plus à créer le détachement avec cette réalité. Je favorise la création par mon interlocuteur d’un sens dédié dans son imaginaire. Je lui rends le mauvais service de lui faire croire à une formule magique.

La seconde chose que m’ont appris ces articles, c’est qu’aucun de nous n’y échappe. Nous avons beau comprendre parfaitement le sens des termes anglais, nous avons même beau avoir conscience de l’impact de ce jargon sur nous-même, nous en subissons quand même les effets progressivement.

Que ce soit le marketing qui ait diffusé en premier le terme de digital en lieu et place de numérique n’est pas un hasard. Ce sont eux qui ont utilité à créer un imaginaire qui s’envole hors de la réalité.

Demandez à une agence digitale de vous décrire ce qui la différencie d’une agence web ; on vous parlera de génération x, y ou z, de tablette, de viralité et d’un gloubi-boulga informe de concepts à la mode. On importe des mots comme on renomme des partis politiques, pour faire oublier ce qu’il y a derrière et s’acheter une virginité ou une modernité de façade.

Revenons à la pratique. Maintenant qu’on sait pourquoi, la question est « Comment ? »

« There are only two hard things in Computer Science : cache invalidation and naming things. » — Phil Karlton

La première découverte c’est que le terme français existe souvent déjà depuis longtemps. Si la contamination de notre jargon par l’anglais s’est franchement accélérée depuis 15 ans, quasiment tous les concepts que nous utilisons datent de plus de 30 ans. Quelques minutes de recherche dans la littérature d’avant les années 2000 ou un appel à un ami et voilà notre terme français.

Ce terme français sera compris du premier coup plus souvent qu’on ne le croit, sans même une hésitation. Il sera même souvent compris par ceux qui ne connaissent rien au sujet, ce que ne permettra jamais le terme anglais. Je soupçonne que beaucoup de lecteurs n’aient pas conscience de mes efforts de langage. J’y vois plutôt un succès.

Parfois c’est plus difficile. On peut alors regarder les créations linguistiques québécoises – J’ai toujours le coup de cœur pour l’invention « courriel » –. Si ça vous parait tricher, rappelez-vous que des termes qui vous paraissent évidents aujourd’hui sont en réalité courants depuis moins d’un siècle. Plus proches de nous, « ordinateur » ou « liseuse » sont des créations de toutes pièces qui font face à un terme anglais pré-existant.

Tout n’est pas forcément bon à prendre pour autant. J’évite encore de nombreuses créations de l’Académie française et de FranceTerme, dont l’horrible cédérom. Pas d’argument objectif pour ça, juste une question de goût personnel.

Et, parfois, rien ne semble convenir. À l’écrit j’insiste quand même, quitte à user de périphrases ou à doubler avec le terme anglais entre parenthèses à la première occurrence ainsi qu’une explication de ce que je place derrière ces mots.

Je sais que ça peut paraître contradictoire d’insister quand le terme français ne sera pas facilement compris. Je crée moi-même mes formules magiques, qui n’ont même pas l’avantage d’être d’usage courant. Le langage est politique, voyez ça comme une démarche activiste. En forçant ainsi, je diminue le jargon anglais et je permets qu’il devienne plus naturel de lire des textes intégralement en français.

Pas d’absolu cependant. J’utilise aussi des termes anglais, quand ça a du sens, quand c’est plus simple, ou simplement quand je ne fais pas attention. C’est particulièrement vrai à l’oral. Si je tente d’avoir une influence sur les autres, les autres en ont aussi une sur moi.

D’autres batailles sont déjà perdues. C’est peut-être le cas de numérique vs digital. Si au départ nous avons utilisé digital en lieu et place de numérique, la formule magique a fonctionné. Des sens divergents ont fini par naître dans l’esprit des gens. On se moque toujours de ceux qui emploient digital à toutes les sauces, mais plus par humour et frustration que de façon constructive.

Certaines batailles sont déjà perdues mais la démarche a toujours tout son sens : justement parce que tout ça n’a rien à voir avec la langue française. C’est une question de diffusion du savoir et de démocratisation du métier. Il s’agit de casser le jeu des brasseurs de vent pour que le numérique et l’informatique ne se résument pas à un public qui achète du rêve, à des ouvriers qui ne comprennent pas les bases de leurs outils et à une communauté d’experts incompréhensibles dans leur jargon.

Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec l’écriture inclusive qui fait la une de la presse en ce moment. Il y a une bonne dose d’habitudes à prendre et aussi un mouvement à initier pour que nous trouvions les formulations plus adaptées au fur et à mesure. Entre temps, il est nécessaire que certaines personnes poussent un peu les usages si nous voulons qu’ils évoluent.

Me rejoindrez-vous ?

Changer ses habitudes ne fonctionne que si le niveau d’effort est raisonnable, aussi je vous propose qu’on construise un lexique ensemble. Venez m’aider sur https://framacalc.org/jargon-francais pour en faire une base d’aide solide au jour le jour.

25 commentaires sur cet article

  1. tetue, le dimanche 3 décembre 2017 à 12:14

    Autant j’adopte certains mots anglais techniques, dans le cadre professionnel, parce que leur sens est plus précis et/ou plus communément partagé, autant je ne parviens toujours pas à comprendre « digital », qui reste trop fourre-tout. Oui, cette manie de s’exprimer par anglicismes révèle moins souvent la compétence et l’expertise que l’enfumage.

  2. Jérémy, le lundi 4 décembre 2017 à 09:47

    Oui, je te rejoins !
    Ce mot « digital » employé à toutes les sauces et ne voulant rien dire dans ce contexte me hérisse depuis un moment. Mais au-delà de cet exemple marquant particulièrement voyant pour le grand public, tu as raison de nous rappeler les dérives sur d’autres termes tellement utilisés entre professionnels : gabarit pour template, ou fil d’exécution pour thread, c’est tellement limpide et immédiat que cela devrait être une évidence. J’ai plus de mal avec les périphrases un peu forcées comme « cadre de travail logiciel », qui font beaucoup moins naturelles.
    Surtout, merci d’avoir orienté l’article de cette façon, pour ne pas rester collé sur le coté superficiel du sujet et parler des implications que cela peut avoir au quotidien sur le défaut de compréhension des concepts sous-jacents, en particulier pour les personnes qui débutent dans les métiers de l’informatique. Au-delà de la guéguerre linguistique – qui n’est pas l’essentiel finalement – ce point soulève de vraies problématiques.

  3. Benoît, le lundi 4 décembre 2017 à 12:23

    Merci pour ton article, un très bel appel du pied à la profession !
    Ca me fait penser à cette chronique tout à fait récente de G. Meurice sur France Inter, même s’il s’agit d’un autre domaine : https://www.youtube.com/watch?v=PCo4wlUy9_w
    Ce qui me permet de faire une transition sur ta très appréciée proposition le lexique participatif. Par exemple, le mot « lead » dans le milieu du marketing (je ne sais même pas traduire marketing), comme évoqué dans la chronique, n’a pas le même sens que celui dans ton tableau. Peut-être, pour favoriser la participation, faudrait-il systématiquement remplir la colonne « définition », même pour les mot les plus évident, afin de ne pas créer de doute quant à celle-ci ?

  4. Maëlig, le lundi 4 décembre 2017 à 17:44

    Merci, analyse très juste, la langue sert aussi à structurer et contribuer à la pensée, pas juste à l’exprimer. As-tu entendu parler de l’initiative http://bitoduc.fr/ ? Je pense que ça rejoint l’idée de ton jargon français. J’ai créé un bot twitter qui reprend (gentiment) les anglicismes (pas exclusivement lié au numérique) https://twitter.com/francais_mofo , j’essaye aussi de l’alimenter avec les meilleures traductions.

  5. Anne Martin, le mardi 5 décembre 2017 à 10:08

    Parfois « digital » se traduit aussi dématérialisation. Un terme, même technique, mais surtout aussi généraliste que l’anglais digital ne peut pas avoir une traduction unique qui fonctionne dans tous les contextes.

  6. tetue, le mardi 5 décembre 2017 à 13:53

    Tiens, je découvre Bitoduc.fr qui propose une liste de termes informatiques en français…

  7. Maïeul Rouquette, le mardi 5 décembre 2017 à 18:59

    Merci pour cet article.

    Pour ma part, je traduit en francais s’il y a un équivalent avec une réalité matériel. Donc « mail » > « courrier electronique » d’où courriel. En revanche si c’est purement quelquchose d’informatique, sans équivalence directe dans la réalité matériel, je garde la langue d’origine.
    Donc « commit » (et « commiter »), mais squelette (parce que je viens du monde SPIP), et qu’un squelette/canvas textuelle, cela existait déjà avant.

    Surtout, le problème est quand cela correspond directement à des commandes. Si je dis « je soumet en git », je dois faire l’effort de me dire « cela correspond à git commit », alors que je si je dis « je commite avec git », bah du coup « git commit » est évident.

  8. ticabri, le mercredi 6 décembre 2017 à 10:02

    Pour (re)découvrir bitoduc et la traduction littérale des termes anglais (et donc pour rire), je vous recommande la vidéo de SudWeb https://vimeo.com/224457103
    > Épopée d’une fusio-demande – Bruno Héridet – Sud Web 2017

    (merci Nath pour m’avoir aidé à retrouver le lien !)

  9. Croa, le mercredi 6 décembre 2017 à 10:10

    Bonjour à tous,
    Il y a pire que digital comme mot franglais. Personnellement je préfère aussi numérique mais bon, digital c’est pratique pour ne pas se répéter parfois. Digital ne sonne pas très franglais à tel point qu’on en oublie que ça vient de digit, c’est vrai. Vu cependant comme ça il faudrait aussi préférer chiadé à sophistiqué !
    Les termes franglais à vraiment éviter ne manquent pas, par exemple sniper à la place de franc-tireur.

  10. Croa, le mercredi 6 décembre 2017 à 10:23

    Et j’ajoute que la pratique du franglais fait parfois faire des erreurs ! Il n’y a que les ignorants en français pour penser que les termes anglais sont plus précis. (Les scientifiques au top dans leur domaine sont souvent des ignares en langue française. C’est dommage parce que les termes français sont toujours plus précis que leurs équivalents anglais.) Ainsi les anglais n’ont aucun équivalent à étalonnage, le terme calibration couvrant à la fois les termes français étalonnage et calibrations qui sont différents à l’origine. Suite à quoi même de bon ingénieurs se mélangent les pinceaux dans l’usage de ces mots (en français une calibration, forcément sommaire, ne consiste à vérifier qu’un seul point de mesure pour vérifier par exemple qu’un système est apte à l’utilisation.)

  11. Marc T, le mercredi 6 décembre 2017 à 10:42

    Ce qui est amusant, c’est qu’au dessous de ce plaidoyer pour la « traduction » des termes « techniques » (que je partage) on apprend que son auteur a été « CTO » de « la ruche qui dit oui ». Peut être que « Directeur Technique » serait plus approprié que CTO, j’dis ça j’dis rien…

  12. Mouise Lichel, le mercredi 6 décembre 2017 à 14:06

    Pas zencore tout lu mais je me régale d’avance.

    Plus tard, je poserai un lien vers une illustration. Gratuit ! (euh… Free !).

    Le plus orwellien novlangage globish franglais n’est-il point « éligible » pour… Admissible ?
    Tout est dit, & il y a même un gros bout d’inconscient-farceur qui dépasse.

    Mouise Lichel

  13. Patrick, le mercredi 6 décembre 2017 à 17:04

    Ce serait bien de permettre une sorte de vote parmi les suggestions sur le document Framacalc. Certaines sont très judicieuses, d’autres me paraissent vraiment incongrues.

    Et je plussoie Marc T sur la petite biographie anglophile. :)

  14. Polylingue Multiglotte, le mercredi 6 décembre 2017 à 17:37

    Peut-être aussi faudrait-il enseigner les rudiments de la traduction aux informaticiens incultes qui au mieux ne connaissent que quelques rudiments d’anglais d’aéroport en matière de langues étrangères…
    Un mot, quel qu’il soit, n’a JAMAIS UNE SEULE traduction.

  15. LaBibleATARI, le mercredi 6 décembre 2017 à 23:47

    Qui parle bien, pense bien. Qui pense bien, agit bien.
    A une époque à laquelle on fait n’importe quoi, il n’échappera à personne que nos yeux sont piqués à parcourir les forums et nos oreilles à capter les discours privés et publiques.
    Pour ma part, digital c’est ce que l’on touche du doigt. Le bon sens n’est pas plus digital que numérique.
    Très bon papier ! Par contre l’écriture inclusive, fait partie des non sens de notre temps. La division, n’est pas une spécialité du numérique…

  16. JM Destabeaux, le jeudi 7 décembre 2017 à 00:18

    D’après mes souvenirs de vieux schnock, le terme « digital » directement importé sans traduction a été utilisé assez uniformément en français dans les années 1990 jusqu’au début des années 2000, pour désigner le moderne « numérique », alors que ce dernier mot était utilisé jusque-là dans un contexte de traitement du signal et de calcul, puis petit à petit, dans celui de la dématérialisation des archives. Mais le moderne « digital » est souvent autre chose à présent. Écoutez comme il revient maintenant nous parler de transformation, d’agilité, de Big vision nuageuse, en réduisant le « numérique » à un écho du vieux monde, celui des projets en cascade, des opérateurs d’Etat et du RNIS. Mais je m’égare.

  17. jules, le vendredi 8 décembre 2017 à 08:50

    D’accord avec Croa au-sujet des erreurs de traduction, parfois dans les 2 sens : qui a oublié les félicitations de Ségolène Royal adressées à Obama en Anglais pour son ”engagement” ? Et pour l’interprétation des termes du jargon technique d’origine américaine, suffit d’écouter les infos à la TV et les commentaires des soi-disant ”experts”.
    Et les termes US, via la com des écoles et instituts américains (articles et ouvrages ”traduits” de ”professeurs” ) sont également répandus tels quels dans les domaines du management, pardon de gestion des entreprises, de la politique ou du commerce. Marrant de lire les ouvrages en français de gestion des entreprises, de ressources humaines et autres truffés de belles histoires (vive le story telling) et de diagrammes. Et oui, l’instruction/éducation est un formidable marché comme disait Alain Minc il y a près de 30 ans. Tout est bon pour la propagande des ”élites”.

  18. Lucynzesky, le vendredi 8 décembre 2017 à 14:59

    Si votre éditeur s’appelle Muriel, alors c’est sans doute une éditrice, non ?
    ;)

  19. cd-rom, le vendredi 8 décembre 2017 à 17:31

    Bonjour,
    Nouveau dans le monde du digital* je suis un conseil entendu 100 fois et écris tout (code, commentaires, documentation) en anglais.
    Cela n’est pas simple pour moi car je ne parle pas anglais couramment. Mais je m’accroche, acquiert du vocabulaire technique et réussi de plus en plus à nommer les choses dans cette langue.
    Ton article est très juste et ton propos m’intéresse beaucoup mais rentre en contradiction avec cette habitude que j’essaye de prendre.

    Les arguments de l’autre côté sont essentiellement :
    – Pouvoir travailler avec le monde entier (que serait le monde du libre si chacun ne travaillait que dans sa propre langue)
    – Les langages informatiques son en anglais donc il est plus cohérent de les utiliser avec de l’anglais (cf commentaire de Maïeul Rouquette)

    Qu’en pensez vous ?

    * (pas pu m’en empêché, pardon)

  20. jujub, le samedi 9 décembre 2017 à 21:46

    Je suis correctrice de presse et je me bats contre des moulins à vent pour faire accepter par les journalistes (surtout quand ils sont économistes) des hebdos qui m’emploient le remplacement des calques de l’anglais (digital, dédié, opérer, initier, impulser, typiquement, acter, impacter, attractif…) par leurs équivalents français. Ben y a du boulot ! Pourtant, le texte corrigé en ressort tellement plus limpide ! Seulement ça fait branché et savant d’être un peu obscur, et les anglicismes se révèlent des plus utiles pour prendre le lecteur de haut. Parler français serait ringard s’entendent souvent dire les correcteurs. On se demande pourquoi on nous fait venir…
    En réponse à cd-rom, qui veut savoir ce qu’on pense, je dirais que tout dépend du lecteur auquel on s’adresse. Tout milieu professionnel a son jargon, et les gens concernés concernés gagnent du temps lorsqu’ils utilisent le jargon qu’ils ont en commun. Quand on tente de sortir du cercle des initiés et que les interlocuteurs (le mot est signifiant) visés parlent français, utiliser cette langue semble adapté. Heureusement que la langue vulgaire existe en partage et nous permet ainsi de comprendre l’informatique, la médecine, la philosophie, l’astrophysique et tout le reste, pour peu que de géniaux vulgarisateurs veuillent bien nous les rendre accessibles…

  21. Eric, le mercredi 13 décembre 2017 à 09:41

    @Lucynzesky :
    Mon éditrice s’appelle (ou s’appelait) Muriel. Elle est super est mérite son féminin. Il y a aussi Karine et quelques autres à qui je pense.

    Dans mon esprit je faisais toutefois référence à l’éditeur (Eyrolles) de façon impersonnelle. Comme ça les deux sont précisés, merci.

  22. Kevin, le jeudi 14 décembre 2017 à 09:31

    Sans oublier que « digital » est un faux-ami ! N’oublions pas que le mot existe en français et il signifie « qui se rapporte aux doigts ». Tandis qu’en anglais, il vient de « digit », « chiffre ».

    On est une des rares langues à avoir une traduction originale et usitée pour « computer », alors faisons de même pour « digital » ;)

  23. tom, le mercredi 10 janvier 2018 à 07:02

    « ancien CTO de la ruche qui dit oui »
    Non mais là je suis mort de rire…quelqu’un qui prétend défendre, ce qui me plaisait, la langue française, et qui se présente comme CTO (j ”ai beau avoir travaillé dans le marketing-mercatique..- en Angleterre pendant 2 ans, certes, avant la révolution numérique, je ne savais pas ce que çà voulait dire), en plus, dans une entrprise qui veut faire du « local »…ben y a un côté décevant quand même.….

  24. Mattgen, le vendredi 29 juin 2018 à 00:15

    En vérité il y a bien plus de francophonismes en anglais que l’inverse. En fait s’il n’avait pas été fortement « pollué » par le français l’anglais sonnerais bien plus germanique et perturbant pour les locuteurs francophones.
    Un de mes exemples-types (trop crevé pour faire une liste là) : « Coward » vient de « Couard »

  25. Bruno Beaufils, le vendredi 10 août 2018 à 12:33

    Ne serait-ce pas plus cohérent et pour le coup bien un acte politique de remplacer « CTO » dans la signature par « directeur technique » ?