Ce qu’il y a derrière la « culture web »

Voilà le scénario.

Tu sors de l’école, diplômé·e +2 +3 +5 ou d’une formation. Super heureux·se d’en avoir fini avec ton parcours scolaire, tu prépares ton débarquement sur le marché de l’emploi ; ce véritable bourbier où bon nombre sont tombé·es, mais également où pas mal s’en sont extrêmement bien sortis.

Du coup, pas le temps d’être pessimiste, pas de temps pour les a priori, tu plonges dedans ! Tu as parcouru une offre, une deuxième, puis quelques heures ou jours plus tard tu revendiques la consultation de plus de 30 offres. Une petite pause, tu relis, et tu te rends compte que l’expression culture web, tu l’as déjà croisée au moins 20 fois. C’est de cette expression dont je vais parler aujourd’hui, de ce que j’ai compris sur cette fameuse « culture web ».

Le marché de l’emploi Tech est rude. Que l’on soit stagiaire, alternant·e, indépendant·e ou même en CDI, nous sommes en constante concurrence avec nos pairs. Nous nous démarquons surtout par notre expertise : jamais en tant que développeur web je ne m’aventurerai sur un poste de développeur de systèmes embarqués en C.

Cette pluralité de profil est justifiée par la pluralité des offres et c’est génial. Ce qui est moins génial, c’est que pour une typologie de profil donnée, il y a une myriade de développeurs compatibles avec. La grosse compétition démarre ici.


Le grand tri

Dans mon domaine, celui du développement web, pour filtrer la liste des candidat·es, certaines entreprises sont devenues vachement sélectives et disent souvent ne vouloir que les meilleurs « talents ». Pour les identifier, la différence se fait au-delà du CV ou de la motivation.

Ils vont commencer par vérifier ton expertise, voir si tu es légitime sur ce que tu prétends maitriser. On va t’interroger sur tes expériences passées, les bonnes et les mauvaises pour comprendre un peu ton spectre réactionnel, comment tu te comportes face aux challenges du quotidien.

Ensuite, les recruteurs vont aller chercher plus loin. On va te demander, en tant que Tech, les activités que tu fais en dehors du monde professionnel qui font de toi un excellent développeur ou une excellente développeuse. C’est injuste pour celles et ceux qui ne sont pas forcément passionné·es mais qui sont très compétent·es dans la pratique mais c’est là où, parfois, tout se joue.

Si l’interlocuteur est un confrère, il est possible que la discussion s’oriente vers des prises de positions techniques lors du récit de ces expériences extra-professionnelles. Ces situations sont parfois agréables à vivre lorsqu’elles ne prennent pas la forme d’un interrogatoire du FBI, mais, il faut garder en tête que ce qui est challengé ici c’est bien cette fameuse « culture web », ce terme fourre-tout.


Dans l’idée…

La culture web est le bagage technique, social, expérimental que l’on construit au fur et à mesure que l’on évolue dans ce métier. Au même titre que l’expérience, c’est une variable croissante qui a pour paramètres les ressources que l’on consomme qui visent à faire de nous de meilleurs développeurs et développeuses. J’ai quelques exemples en tête :

  • les livres techniques,
  • les articles & tutoriels,
  • les tests & comparatifs,
  • le travail de veille sur les communautés de développeur auxquelles on appartient,
  • les expériences vécues mais également les expériences des autres
  • les salons & rencontres
  • etc..

J’identifie trois catégories. Il y a d’abord l’auto-formation, la veille technique, et l’échange communautaire. Ce sont trois axes qui, à mon sens, sont essentiels à développer pour rester compétitif dans un second temps mais surtout pour GRANDIR !

Je n’ai parlé jusqu’ici que de l’aspect recherche d’emploi, car c’est avant tout la jungle du recrutement qui m’a introduit au concept de culture web. Mais tu seras ok pour affirmer avec moi qu’il serait triste de ne faire les choses que pour se plier aux tendances des recruteurs non ?

Pour te convaincre d’explorer ces pistes, je t’explique un peu mon vécu. Cet exercice qui dure toute la vie apprend à nuancer, à s’ouvrir aux différences dans les pratiques, à bousculer ses habitudes et à remettre en cause l’existant. J’étais, en sortie d’école, rempli d’opinions et j’étais persuadé d’avoir les meilleurs manières de faire les choses que l’on m’a apprises. Les expériences suivantes m’ont prouvé que non, ce n’était pas toujours le cas.

Le fait d’écrire confronte mes pratiques à celle de la communauté.

Le fait de transmettre me permet d’identifier des failles dans les savoirs que je prenais pour acquis.

Le fait de participer aux salons me permet de rencontrer des profils dont je ne soupçonnais pas l’existence, qui m’apportent beaucoup sur le plan technique et humain.

J’ai pu apprendre à mieux choisir, à mieux critiquer, à mieux comparer et surtout à être pertinent.

J’ai soigné mon syndrome de l’imposteur en boostant mes capacités d’argumentation.

J’ai beaucoup plus de respect pour les choses que je ne comprends pas et j’ai appris à faire preuve davantage d’empathie sur les éventuelles difficultés techniques rencontrées par d’autres…

Tu vois ? Que du positif, que du mieux et je suis content d’avoir pris conscience de toute ces choses au début de ma carrière.


Quelques ressources en bonus